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Pourquoi avoir envie d’être en couple?

bonjour à tous,

L’idée :

Pourquoi diable voulons nous être en couple, alors que c’est la chose la plus compliquée, la plus frustrante, qui apporte le plus de peine dans la vie? Quand je dis nous, je me réfère aux innombrables conversations sur l’amour, aux succès des sites de rencontre…

Parce que quelque chose en nous sait que le couple réussi apporte(ra) beaucoup de joie, sera bon pour notre santé physique et mentale, et parce que se lier est un besoin.

Et donc quelque chose en nous continue à chercher ce couple réussi.

 

Explications :

Un couple non réussi apporte plus de peine que de joie

Qui dit ça?

Mano Solo dans la chanson « aller viens », et moi!

« Quand tu m’auras repris, bien plus que tu ne m’auras donné« 

mais quelque chose en nous nous dit que ça vaut le coup d’essayer encore :

« C’est sûr qu’on peut rester tout seul putain, mais on a vraiment toute la vie pour ça« 

Brel dans Le prochain amour :

Je sais je sais que ce prochain amour
Sera pour moi la prochaine défaite
Je sais déjà à l’entrée de la fête
La feuille morte que sera le petit jour

mais il en a envie quand même :

Mais on a beau faire on a beau dire
Qu’un homme averti en vaut deux
On a beau faire on a beau dire
Ça fait du bien d’être amoureux

Un couple non réussi :

seche-cheveux

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Un couple réussi est source de bonheur et protège la santé

Qui dit ça? Robert Waldinger, qui présente les résultats de l‘étude d’Harvard sur le Développement adulte, une étude en cours depuis 75 ans!

Ce qui rend heureux, en meilleure santé et fait vivre plus longtemps :

  • ce n’est ni la richesse ni la célébrité ni le travail
  • les connexions sociales : à la famille, aux amis et à la communauté
  • la qualité des relations proches : ni le nombre d’amis ni juste le fait d’être engagé dans une relation
  • pour prédire si un homme de 50 ans deviendra un heureux et vigoureux octogénaire, pas besoin de regarder son taux de cholestérol. Les gens les plus satisfaits dans leurs relations à 50 ans sont en meilleure santé à 80 ans.
  • vers 80 ans, lors de douleur physique forte, l’humeur des couples les plus heureux reste heureuse. La mémoire des gens qui sentent qu’ils peuvent compter sur l’autre reste aiguisée plus longtemps.

Ce qui rend malheureux :

  • la solitude apparaît être toxique. Les gens plus isolés des autres que ce qu’ils souhaiteraient sont moins heureux, leur santé décline plus tôt en milieu de vie, les capacités de leur cerveau déclinent plus vite, ils ont des vies plus courtes. Un Américain sur cinq déclare se sentir seul.
  • vivre au milieu du conflit,  dans des mariages conflictuels, sans beaucoup d’affection.
  • les jours où les gens malheureux dans leurs relations vivent de la douleur physique, cette dernière est aggravée par plus de douleur émotionnelle.
  • sentir ne pas pouvoir compter sur l’autre est lié à des déclins précoces de la mémoire.

Critères utilisés dans cette étude pour qualifier les couples de « réussis » :

  • relation solidement fixée avec une autre personne, relations bonnes, chaleureuses, relations complices, sentir vraiment pouvoir compter sur l’autre si besoin.
  • Les bonnes relations n’ont pas à être lisses tout le temps :
    • certains des couples octogénaires « réussis » se disputent continuellement, mais savent pouvoir compter sur l’autre.
    • à l’inverse, les mariages conflictuels, sans beaucoup d’affection, sont très mauvais pour la santé, peut-être plus que le divorce.

Les relations profondes sont bonnes pour notre santé et notre bien-être. Donc si vous deviez investir, maintenant, dans votre futur, dans quoi mettriez-vous votre temps et votre énergie? Rechercher un couple réussi?

Un extrait plus complet et la vidéo se trouvent en bas de l’article.

Se lier aux autres est un besoin

  • Robert H Sapolky à propos des babouins :

When it comes to stress-related diseases, social isolation may play an even more significant role than social rank or personality. « Up until 15 years ago, the most striking thing we found was that, if you’re a baboon, you don’t want to be low ranking, because your health is going to be lousy, » he explained. « But what has become far clearer, is that protection from stress-related disease is most powerfully grounded in social connectedness, and that’s far more important than rank. »

Être amoureux c’est extraordinaire!

Tant de chansons merveilleuses décrivent l’amour! J’adore Amoureuse, de Cali

Regarde ce sourire qui ne te quitte plus (…)
De se réveiller jeune qu’est-ce que ça fait du bien
D’avoir le ventre en flammes, de refaire l’amour

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En complément

Voici un extrait plus complet du Ted Talk de Robert Waldinger présentant les résultats de l‘étude d’Harvard sur le Développement adulte :

Si vous deviez investir, maintenant, dans la future meilleure version de vous-même, dans quoi mettriez-vous votre temps et votre énergie ? Un sondage sur la Génération Y leur a demandé quel était le but le plus important dans leur vie  : plus de 80% ont répondu devenir riche, et 50% devenir célèbre.

Des portraits de vies entières, avec les choix que les gens font et comment ces choix marchent pour eux sont presque impossibles à obtenir. La majorité de ce que nous savons sur la vie humaine, nous l’apprenons en demandant à des gens de se souvenir du passé et c’est loin d’être 100% fiable. On oublie une grande partie de ce qui nous arrive dans la vie, et parfois la mémoire est franchement créative.

Cette étude d’Harvard est peut-être la plus longue étude sur la vie adulte jamais réalisée. Pendant 75 ans, nous avons suivi les vies de 724 hommes, année après année, s’enquérant de leur travail, de leur vie de famille, de leur santé, et bien sûr les questionner tout du long sans savoir comment leurs vies allaient tourner.

Depuis 1938, nous avons suivi les vies de deux groupes d’hommes. Le premier est entré dans l’étude alors qu’ils étaient en deuxième année à Harvard. Le second était des garçons du quartier le plus pauvre de Boston, choisis parce qu’ils venaient des familles les plus en difficulté et les plus désavantagées du Boston des années 30.

On leur a fait passer des examens médicaux. On est allé chez eux et on a interviewé leurs parents. Ces adolescents sont devenus des adultes. Ils sont devenus ouvriers, avocats, maçons, docteurs, l’un d’eux Président des États-Unis. Certains sont devenus alcooliques, quelques-uns schizophrènes. Certains ont grimpé l’échelle sociale du bas jusqu’au sommet, et d’autres ont fait le chemin dans l’autre sens.

Pour obtenir le portrait le plus précis de ces vies, nous ne faisons pas que leur envoyer des questionnaires. Nous les interviewons chez eux. Nous récupérons leurs dossiers médicaux chez leurs médecins. On prélève leur sang, on scanne leur cerveau, on parle à leurs enfants. On les filme en train de parler avec leurs femmes de leurs plus gros soucis. Et il y a environ 10 ans, leurs femmes on aussi pu prendre part à l’étude.

Trois grandes leçons sur les relations de cette étude de 75 ans :

Ces leçons ne portent pas sur la richesse, ou la célébrité, ou le travail. Le message le plus évident est les bonnes relations nous rendent plus heureux et en meilleure santé. C’est tout.

  • les connexions sociales sont très bonnes pour nous, la solitude tue. Les personnes les plus connectées socialement à leur famille, leurs amis, leur communauté, sont plus heureux, sont physiquement en meilleure santé, et vivent plus longtemps que ceux qui sont moins bien connectés. Expérimenter la solitude apparaît être toxique. Les gens qui sont plus isolés des autres que ce qu’ils souhaiteraient sont moins heureux, leur santé décline plus tôt en milieu de vie, les capacités de leur cerveau déclinent plus vite, et ils ont des vies plus courtes que les gens qui ne sont pas seuls. Et le plus triste est que plus d’un Américain sur cinq déclare se sentir seul.
  • on peut se sentir seul dans une foule et seul dans un couple, ce n’est pas le nombre d’amis que vous avez, ou que vous soyez ou non engagé dans une relation, mais c’est la qualité de vos relations proches qui compte. Vivre au milieu du conflit est très mauvais pour notre santé. Les mariages conflictuels, sans beaucoup d’affection, sont très mauvais pour notre santé, peut-être même plus que le divorce. Vivre au milieu de bonnes, chaleureuses relations est protecteur. Une fois que nous avions suivi nos hommes au-delà de leurs 80 ans, nous avons voulu revenir sur leur cinquantaine et voir si nous pouvions prédire à 50 ans qui deviendrait un heureux et vigoureux octogénaire et qui ne le deviendrait pas. Ce n’était pas leur taux de cholestérol à 50 ans qui a prédit comment ils allaient vieillir. C’était la qualité de leurs relations. Les gens qui étaient les plus satisfaits dans leurs relations à 50 ans étaient ceux en meilleure santé à 80 ans. Et les relations complices réussies semblent nous prévenir de quelques-uns des aléas du vieillissement. Nos couples d’hommes et de femmes les plus heureux ont rapporté, vers 80 ans, que les jours où la douleur physique était la plus forte, leur humeur restait tout aussi heureuse. Mais les jours où les gens qui étaient malheureux dans leurs relations, vivaient de la douleur physique, elle était aggravée par plus de douleur émotionnelle.
  • les bonnes relations ne font pas que protéger nos corps, elles protègent nos cerveaux. Être dans une relation solidement fixée avec une autre personne quand vous avez 80 ans est protecteur. La mémoire des gens qui sentent vraiment qu’ils peuvent compter sur l’autre personne si besoin reste aiguisée plus longtemps. Les gens qui ne sentent pas pouvoir compter l’un sur l’autre sont ceux qui ont expérimenté des déclins précoces de la mémoire. Et ces bonnes relations, elles n’ont pas à être lisses tout le temps. Certains de nos couples octogénaires pouvaient se disputer continuellement, mais tant qu’ils savaient pouvoir compter l’un sur l’autre en cas de coup dur, ces disputes n’avaient pas d’effets négatifs sur leurs mémoires.

Ce message, que les relations profondes sont bonnes pour notre santé et notre bien-être, cette sagesse est vieille comme le monde. Pourquoi est-ce si dur à comprendre et si facile à ignorer ? Eh bien, nous sommes humains. Ce qu’on aimerait, c’est une solution facile, quelque chose qu’on peut obtenir qui rendrait nos vies belles et les maintiendrait comme ça. Les relations sont désordonnées et compliquées, et le dur labeur de s’accrocher à la famille et aux amis, ce n’est ni sexy ni glamour. C’est aussi tout le long de la vie. Ça ne finit jamais. Les gens de notre étude sur 75 ans qui étaient les plus heureux pendant la retraite étaient ceux qui ont activement travaillé à remplacer les collègues de travail par de nouveaux amis. Comme la génération Y dans ce récent sondage, beaucoup de nos hommes, quand ils étaient de jeunes adultes, croyaient vraiment que la célébrité, la richesse et le travail étaient ce qu’ils devaient poursuivre pour réussir leur vie. Mais pendant ces 75 ans, notre étude a montré que les gens qui s’en sont le mieux tirés étaient ceux qui ont compté sur les relations avec de la famille, des amis, des communautés.

 

 

 

Sources : https://www.ted.com/talks/robert_waldinger_what_makes_a_good_life_lessons_from_the_longest_study_on_happiness/transcript?language=fr#t-54460

Magasine Psychologie réussir n°4, nov 2014

http://news.stanford.edu/news/2007/march7/sapolskysr-030707.html

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